Le 9 Décembre 1901, Jean MERMOZ naît à AUBENTON,près d’HIRSON au nord de Reims.
Suite à une dispute avec son mari, sa mère retourne s'installer chez ses parents, dans un village des Ardennes à MAINBRESSY. L'enfant est grand, fort, doux, calme et solitaire. Curieux de tout, il développe un goût pour la mécanique, la poésie, la sculpture et le dessin.
1913 – 1917
Jean MERMOZ est placé en internat à l'EcoleSupérieure d’ Hirson. Puis la Grande guerre éclate : ses grands-parents l'emmènent en Auvergne, loin des combats ardennais. Il poursuit ses études au lycée d'AURILLAC.
1917 – 1918
Jean MERMOZ, qui souhaite devenir ingénieur, passe avec succès l'écrit du bas mais échoue à l'oral. Ce revers le déprime et le jeune homme entre dans une période de doute. Mais il prend conscience que l'ingénierie, tout comme les arts, n'étaient probablement pas sa vocation. Il effectue son service militaire et s'enrôle pour 4 ans dans l'armée. Un jour, son ami Max DELTY, un chanteur d'opérette bien plus âgé que lui, conseille à Jean MERMOZ de s'engager dans l'aviation. Alors qu'il n'avait jamais manifesté le moindre intérêt pour les avions ("J'aurais aussi bien pu être méhariste ou missionnaire", disait-il), Jean MERMOZ découvre sa véritable vocation. De ce jour-là, il n'aura plus qu'une idée en tête : piloter. De plus en plus impétueux et assoiffé d'aventures, Jean MERMOZ comprend tout de suite ce que l'aviation pourrait lui apporter : elle lui permettrait de toucher du doigt son idéal de liberté et de pureté.
1922 – 1923
Après avoir brillamment obtenu son brevet de pilote, Jean MERMOZ est affecté en SYRIE pour sa première mission. Le désert lui fait forte impression et la vie à la dure parmi ses camarades lui donne entière satisfaction. Obsédé par la perfection, il fait des progrès énormes en tant que pilote et profite de la sérénité du désert pour rêver et méditer. Mais il redoute d'avoir bientôt à faire la guerre : " Cette chasse civilisatrice me répugne ", confie-t-il. A son grand soulagement, on lui assigne un avion sanitaire et Jean MERMOZ devient alors brancardier ailé : il sauvera des gens au lieu de les tuer.
1924
Retour en France : Jean MERMOZ est affecté au régiment de THIONVILLE. Son engagement militaire prend fin. Jean MERMOZ souhaite intégrer l'aviation civile. En attendant, il s'installe à Paris avec sa maîtresse et vit de petits boulots. A la fin de l'année, il reçoit enfin une proposition d'embauche de la compagnie Latécoère, qui achemine le courrier entre l'Europe et l'Afrique. Aussitôt, il gagne TOULOUSE et rejoint les rangs de ce qui deviendra la légendaire Aéropostale.
1925
Grâce à sa compétence et à ses qualités humaines, il devient rapidement l'un des piliers de Latécoère. On l'affecte d'abord à BARCELONE, puis à la ligne CASABLANCA-DAKAR, fraîchement inaugurée. A cette époque, les avions sont encore de fragiles insectes aux ailes recouvertes de toile et dont le moteur peut s'arrêter à tout moment. L'aviation n'est pas considérée comme une chose sérieuse mais comme une folie vouée à l'échec. Défiant la mort à bord de son Bréguet 14, Jean MERMOZ prouve chaque jour le contraire. Brume, tempêtes de sable, absence de repères et de moyens de communication, voilà les conditions dans lesquelles il lui faut survoler le désert, peuplé de mercenaires et de tribus guerrières. Mais le courrier passe avant tout. Voilà un défi à sa hauteur, une justification des plus hautes pour cet idéaliste épris d'aventure. Au mois de mai, victime d'une panne mécanique, Jean MERMOZ et son mécanicien sont contraints de se poser en plein désert. Ils sont capturés par des Maures et restent prisonniers pendant un mois. La compagnie Latécoère paie une rançon pour leur libération. Jean MERMOZ reprend le vol avec plus d'ardeur que jamais : "Je fais du rab de vie", dira-t-il à un ami.
1926
Jean MERMOZ bénéficie d'une permission ; il rentre en France où il doit se faire opérer des sinus, endommagés par le sable. L'abcès au cerveau n'est pas loin : Jean MERMOZ a une nouvelle fois frôlé la mort. Il en sort grandi, renforcé, plus motivé et heureux que jamais de remonter dans le cockpit. Jean MERMOZ devient de plus en plus populaire auprès de ses camarades pilotes, pour qui il symbolise la force de l'idéal, la pureté de l'esprit, le courage, la modestie et le talent. Il n'a que 25 ans ! Cette année-là, il se lie d'amitié avec un autre grand pilote, Antoine de SAINT-EXUPERY. Les deux hommes se vouent une immense admiration.
1927
Une année synonyme de blessure profonde pour Jean MERMOZ : plusieurs de ses amis sont assassinés par les Maures. Deux pilotes uruguayens entreprennent la première traversée de l'Atlantique sud, mais leur hydravion disparaît en mer. La mission de sauvetage passionne les foules et attire la presse du monde entier sur les côtes africaines. Les journalistes, impressionnés par le charisme et le courage de Jean MERMOZ, en font un véritable héros national. Jean MERMOZ n'apprécie pas du tout ce tapage médiatique autour de lui. La même année, Charles LINDBERGH franchit d'une traite l'Atlantique nord et entre dans l'histoire. De nouveaux avions, les Latécoère 25 et 26, permettent à Jean MERMOZ d'envisager sérieusement la traversée sans escale de l'Atlantique sud, qui n'a encore jamais été réalisée. Il commence par relier d'une traite TOULOUSE et SAINT-LOUIS du SENEGALl, terminus de la ligne.
Par décret du 9 Août 1927, Jean MERMOZ est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur.
1928
Jean MERMOZ est envoyé en Argentine afin d'établir une nouvelle ligne entre l'Europe et l'Amérique du sud. Vols de reconnaissance, construction d'aérodromes, embauche des pilotes... Jean MERMOZ hérite de responsabilités qu'il n'avait pas demandées. Il s'acquitte néanmoins de sa tâche, par patriotisme et par amour pour l'Aéropostale. Il met au point le trajet entre TOULOUSE et BUENOSAIRES. Le premier tronçon jusqu'à RIO est ouvert, et ramène le temps d'acheminement du courrier de cinq à un seul jour. La ligne est ensuite poussée jusqu'à NATAL, à la pointe nord-est du BRESIL. Maintenant, il reste le plus dur : franchir les 3 000 km d'océan qui séparent NATAL de DAKAR.
1929
A son grand plaisir, Jean MERMOZ explore le continent accompagné de son fidèle mécanicien, COLLENOT: PARAGUAY, BOLIVIE, CHILI... Une panne de moteur au-dessus de la Cordillère des Andes oblige Jean MERMOZ à se poser en haute montagne. Après plusieurs jours passés à réparer l'appareil dans un froid mordant, il parvient à redécoller miraculeusement, en poussant son avion dans le vide. Alors que tout le monde le croyait mort, il rentre à la base. Grâce à son travail acharné, la ligne TOULOUSE - BUENOSAIRES fonctionne désormais d'un bout à l'autre : le courrier est distribué en une semaine. Mais il faut encore faire des escales de ravitaillement en mer, et Jean MERMOZ n'obtient toujours pas l'autorisation du gouvernement français pour tenter la traversée de l'océan. Les autorités font circuler dans tous les aérodromes une interdiction de fournir plus de 1500 litres de carburant à Jean MERMOZ : ils savent pertinemment qu'il est bien capable de partir de son propre chef.
1930
Jean MERMOZ obtient enfin le feu vert du gouvernement : les 12 et 13 mai, il relie d'un trait SAINT-LOUIS et NATAL à bord d'un hydravion baptisé "Comte-de-la-Vaux". la preuve en est faite : il est possible de transporter sans escale le courrier transatlantique. Jean MERMOZ devient un héros de stature internationale, célébré aussi bien en FRANCE qu'au BRESIL, au CHILI ou en ARGENTINE. Mais son bonheur est entaché par la perte de deux amis et par le suicide de sa maîtresse.
Par décret du 26 Juillet 1930, Jean MERMOZ est promu au grade d’Officier de la Légion d’Honneur
1932
L'Aéropostale est en grande difficulté financière. Jean MERMOZ assiste, impuissant, à l'effritement de la compagnie. C'est à ce moment qu'il rencontre René Couzinet, inventeur de génie et concepteur d'un avion révolutionnaire : "l'Arc-en-Ciel".
1933
Le 16 janvier, Jean MERMOZ et CARRETIER décollent de SAINT-LOUIS à bord de "l'Arc-en-Ciel". A peine 14 heures plus tard, ils arrivent à NATAL et atterrissent en héros à BUENOS AIRES. Mais Jean MERMOZ est triste : l'Aéropostale est vouée à la disparition, ainsi que son esprit pionnier. Elle sera remplacée par une compagnie nationale :Air France. Jean MERMOZ hante les réunions politiques et les salons pour tenter de sauver la ligne. Il refuse un poste très bien payé au sein de la nouvelle compagnie
1934
Par décret du 31 Mai 1934,Jean MERMOZ est promu au grade de Commandeur de la Légion d’Honneur et est reçu dans l’ordre le 4 août 1934
1935
Le 6 février éclate une émeute massive menée par le parti nationaliste des Croix-de-Feu. Atterré par le manque de volonté politique des hommes au pouvoir pour défendre l'aviation française, Jean MERMOZ rejoint les rangs de ce parti sulfureux. Pendant cette période, il prêche en faveur d'une aviation qui permette à la jeunesse française de retrouver des valeurs humaines pures, en dehors des croyances politiques. Il enseigne également l'aéronautique à des jeunes de familles modestes. Aveuglé par sa fougue et sa volonté d'engagement, Jean MERMOZ conçoit son appartenance aux Croix-de-Feu comme une oeuvre sociale
6 Décembre 1936
Jean MERMOZ est effondré suite à la disparition en mer de son beau-frère, puis de COLLENOT, le mécanicien et ami qui l'a accompagné dans la plupart de ses aventures. Ces hommes s'ajoutent à la longue liste des camarades morts en service. " Je ne voudrais mourir qu'en avion " déclare Jean MERMOZ à son ami écrivain Joseph KESSEL. Son vœu est exaucé le 6 décembre 1936 : Jean MERMOZ et son copilote PICHODOU s'écrasent en mer à bord de la "Croix-du-Sud". L'avion ne sera jamais retrouvé. Âgé de 35 ans, celui que l'on surnommait "l'ARCHANGE" a vécu sa passion jusqu'à en mourir.
Pour l’ « ARCHANGE »
le maire Christian PILLOT et le docteur Alain SCHLIENGER
ont inauguré
un musée MERMOZ sur la place du village d’AUBENTON.
Citations de Jean MERMOZ
« Rien, ni
personne, ne me fera renoncer à un raid dangereux, si je le crois faisable »
« J'éprouve une difficulté terrible à redescendre sur terre. Tu sais, je
voudrais ne jamais descendre. »
« Je n'ai rien à désirer. Je vais, sans faiblir, mon chemin, lequel m'apparaît
comme une ligne droite, impeccable, de laquelle je ne voudrais pour rien au
monde m'écarter. L'existence que j'ai me paraît toute simple, toute
merveilleuse à vivre, parce qu'elle est celle que j'avais choisie en moi-même
depuis toujours »
« L'aviation est aujourd'hui un symbole, le signe de la vitalité d'une nation,
de sa capacité d'héroïsme. C'est la flamme à la corne du mât »
« J'ai toujours acheté très cher ma chance »
« Mon choix est fait : je piloterai huit années encore – la bonne limite des
réflexes est à 35 ans – puis j'irai soigner les lépreux »
« Ce sont les échecs bien supportés qui donnent le droit de réussir »
« Une famille ? C'est le seul grand désir qui me reste. Mais je n'ai pas le
droit. Je suis incapable d'avoir un foyer. À chacun sa vérité »
« La vie moderne autorise les voyages, mais ne procure pas d’aventure »
HELIN Eric
10.02.2018 22:58
J'étais interne au LMTH dans les années 60. Mon casier à chaussures était celui de Jean Mermoz. Aujourd'hui, je réalise que je rangeais mes chaussures dans les traces d 'un homme glorieux.
jules53
27.08.2015 18:57
Belle histoire..........quel homme de courage, quelle ténécité...........on aurait besoin de ce genre d'hommes encore maintenant..........
Derniers commentaires
16.11 | 15:11
Bonjour à tous, je suis à la recherche de photos de mon grand père, Michel Desson. De ce que je sais, il es née en 1951 et aurais été au collège en mécanique..merci à ceux qui m’aideront..
25.10 | 10:01
J'étais en 2eAB puis en 1ère A4 en 1968,1969 et 1970.
02.06 | 07:03
Ce n'est pas une photo de 1966. Elle date de 1973 .classe de 2nd T. MICHEL LAMPSON professeur de math au centre.
06.05 | 23:05
J'ai connu M. Lajarrige quand il était principal-adjoint au collège Georges Cobast d'Hirson. Je débutais en tant que professeur d'anglais à l'annexe de la rue Camille Desmoulins.